Le camp militaire parachutiste d'Idron en ruine

 

copyright campidron

   

 En 2003 je suis venu à Idron faire des clichés sur ce qui restait du camp. Voici les dernières images des ruines du Camp d'Idron avant que celles-ci ne soient rasées définitivement, emportant de fait,44 années d'Histoire Militaire Parachutiste. Le camp sera rasé en 2006/2007 après que la commune d'Idron ait acheté les terrains à l'Armée. Je dois avouer que ce pélérinage m'a quelque peu secoué !  NDLR, des clichés de différentes années sont présents sur cette page, 1996 à 2004, la page à été actualisée en novembre 2020.

Nous voila devant l'entrée du Camp, évidemment la pancarte " terrain Militaire défense d'entrer " ne peut à elle seule me décourager de pénétrer dans ce lieu que j'ai connu du haut de mes 20 ans.  On remarque que des travaux de nettoyage ont été fait, par exemple l'élagage des platanes et tilleuls, mais aussi des travaux de débroussaillage, ce qui permet de distinguer parfaitement les ruines. ces travaux de nettoyage sont faits en prévision de la vente des terrains du camp militaire d'Idron aux autorités civiles.  

   

  

   

  Le bâtiment de vert 0 (1ere compagnie) en juillet 1996. On voit très bien que la végétation "mange" petit à petit les bâtiments du camp. Au printemps, dans cette amalgame de ronces , fougères et arbres, les fleurs et arbustes plantés par les soldats du camp refleurissent, ce qui donne un aspect irréel à l'ensemble.  Où sont les Aldeguer, Montech, Lemaine, Jarry, Mazières , Audebert... Cliché de droite, Un morceau de l'emplacement de la 1ere compagnie en juillet 1996.  

   

  Une des allées du camp d'Idron en juillet 1996. Cette route, devenu chemin, menait à la compagnie d'appui ou a la 1°. - Le mess des officiers.  (décembre 2002) Un des rares bâtiments du camp encore en état. il a été entretenu car il a servi à différentes choses après l'abandon du camp. Aujourd'hui en décembre 2009 il est toujours debout, fier, témoignant d'une époque révolue mais bien présente à l'esprit de ceux qui l'ont vécue !  

   

                 La cheminée à l'intérieur du mess des officiers.(2002) - Toujours le mess des officiers mais "vue sur sa façade gauche"   

   

  Hôtel sous-offs en 2003.Bâtiment où se trouvait les chambres des sous-officiers célibataires. Le bâtiment à deux étages, et il y avait 2 bâtiments identiques, l'un en face de l'autre dont un avait été baptisé Sergent Chef BORDE.  La photo a été prise depuis le mess des officiers. Les deux bâtiments ainsi que le mess des officiers sont toujours debouts au moment ou je reécris cette page, en novembre 2020. - Cliché de droite, Place d'Armes et le mât des couleurs en 2002.  

   

  Un des châteaux d'eau du camp (2002) celui ci se trouvait à coté des garages automobiles, tel un poing dressé il semble résister à l'envahissement général. - L'entrée d'un bâtiment 1ere compagnie  bureaux et armurerie. Sitôt la porte franchi vous tombiez sur cette niche dans le mur.  

   

  Voilà ce qu'est maintenant la belle avenue du camp d'Idron. (avril 2003). A droite sur la photographie, c'est la place d'armes du camp. A gauche, on ne les distingues pratiquement plus c'est des bâtiments comme le coiffeur, le foyer, le vaguemestre, en fait toute l'avenue du camp était bordée à gauche par des bâtiments. si on va tout droit sur la photographie, on arrive au stade et au parcours du combattant - Cliché de droite, Un hangar américain (fillod). (juillet 1996)  

   

                    Le foyer du camp en décembre 2003. - En décembre 2003 , pendant les travaux de débroussaillage des ruines du camp d'Idron.  

   

  En 2002 . Et cette porte ouverte semble nous dire......mais non , tout n'est pas fini , ......entrez , nous allons tous retrousser nos manches......un bon coup de peinture et.....  allez entrez !  dans le bâtiment à coté , j'aurai juré entendre des chants parachutistes . Peut être n'est ce que le vent dans les platanes . peut être ! Mais un bon coup de peinture ne suffira pas . non vraiment , les hommes ont déjà pris leur décision depuis bien longtemps , peut être même que quand vous lirez ces lignes , le camp d'Idron aura disparu à jamais.  

   

  Le fameux rond point avec le palmier, juste après l'entrée du camp. (avril 2003) Par exemple pour aller à la 1ere compagnie ou à la CEA, vous tourniez à gauche et pour aller au stade , vous alliez tout droit.  

   

  Ce qu'il reste du très beau foyer après l'abandon du camp. (photo 2002) En fait, il n'y a pas que la végétation qui a mis le camp d'Idron dans cet état. Le camp a servi, peu après son abandon, de camp d'entraînement au combat. il faut dire qu'ils s'en sont donnés a coeur joie et les destructions ont été importantes. Puis les routes du camp ont servis pour l'instruction à la conduite de véhicules. Enfin, il y a eu aussi beaucoup de squatter dans les bâtiments et SDF ou délinquants ont finis de donner l'aspect final en taguant les murs de dessins et en parquant des voitures volés dans des bâtiments pour mieux les démonter. il y a eu même des cultures illicites sur les terrains du camp. des incendies aussi, les bâtiments de la mécanique ont entièrement brûlés après l'abandon et il n'en reste pratiquement plus rien. il y a eu aussi les pillages, où tout ce qui pouvait être récupéré l'a été, comme par exemple le dessus de la cheminée du mess, les fenêtres ou portes, les pierres aussi, toutes les maisons à coté du camp ont des murettes en pierres, les mêmes qui autrefois entouraient les compagnies, le cuivre aussi bien sûr. Cliché de droite, le foyer dans les années 70.    

   

 Le cinéma du camp, le dimanche à une certaine époque, il y avait aussi la messe, la chapelle étant trop petite pour cela. La première photo vous montre le cinéma vu de l'extérieur dans le camp abandonné en 2002 et la deuxième photo vous montre l'intérieur du cinéma dans le camp en activité en 1969.  

   

  Cliché de droite, le champ de tir. Il y avait deux champs de tir au camp d'Idron. le bâtiment sur cette photo est celui (je pense) du champ de tir des 200 mètres. Cliché de gauche, un ticket de cinéma du camp d'Idron.  

   

 Ces bâtiments se trouvent à peu prés au niveau du rond point, entrée du camp, (avec le palmier)  je pense qu'ils servaient selon les époques de salles de réunion ou de logements pour les relèves de la garde. (2002) - Un hangar américain (fillod) d'une compagnie. (2002)  

   

  Un des bâtiments du camp en 2002, la grande cheminée peut permettre de le situer - Cliché de droite, Les ateliers de mécanique en 1996. Ils ont brûlés après l'abandon du camp, c'est pour cela qu'il n'en reste pas grand chose. 

   

 Regardez bien cette photo, dans la jungle qui a envahit la place d'armes d'une compagnie, sous 10 centimètres de ronces, de mousse, de feuilles mortes, le RAPACE est là . (2002)   

Clichés des ruines pris au hasard de mon périple. 

   

 Abandonné en 1984 après le départ du 1er RCP, le camp est tombé petit à petit en ruines, La végétation a pénétré même dans les différents chalets des compagnies. Ici en 2001.  

   

                    Nous sommes en automne 2001, imaginez la végétation en été ! Impénétrable bien sûr et la vue difficile de ce qui reste des installations. 

   

                                                                          Vues intérieurs des bâtiments du camp, compagnies ou autres. 

   

  

   

 Cliché de gauche, Le parcours du combattant ! ......plus d'odeur de transpiration .....mais que de sueur versée par des générations de parachutistes  ! - Cliché de droite, L'enfilade Fillod de commandement s'est volatilisée , ainsi que la Salle d'Honneur , mais là je suis rassuré, tous les souvenirs de notre Régiment sont au quartier Beaumont à Pamiers (09) après un détour de quelques années à Souge (33)   

  Les clichés et textes qui suivent sont du fait de CJ à la fin des années 90 . - Ces temps-ci  le camp d'Idron est omniprésent dans la presse locale -projet de parc immobilier- et sur le net pour perpétuer le souvenir ,.......Alors par un beau soleil béarnais , j'ai pris mon bâton de pèlerin et mon "numérique".....hors du chemin de Saint-Jacques !  Allons voir si les roses du souvenir .......  

   

 Un collectionneur a déjà sévi et a "emprunté" la pancarte de l'impasse du 1er RCP ! Allez , je brave l'interdiction et je passe sous la barrière en pensant à toutes les présentations de la garde qui ont eu lieu à cet emplacement . - Des travaux vont bon train , l'Armée se fera un point d'honneur de livrer à la Mairie d'Idron , son patrimoine dans un parfait état écologique . Aujourd'hui l'élagage est d'actualité....... j'espère que tous ces beaux arbres seront conservés dans le nouveau volet paysager immobilier , car quelle mine d'oxygène pour les futurs résidants !....ils sont magnifiques , et la coupe T.A.P en cours va leur donner une nouvelle jeunesse.   

   

                                 Effectivement, les arbres ont un bel aspect. - Il y a bien longtemps qu'il n'y a plus de piquet d'incendie dans le camp.  

   

Il y aura l'étape amiante par la suite.... , car si il y a quarante ans et plus  nous apprécions l'isolation des bâtiments du camp , ce jour , " la peste rode " dans le moindre recoin.   

   

 La végétation a pris le pas sur tout ! Il arrive même à certains chercheurs de champignons spécialisés , habitués et nostalgiques de ces grands espaces d'effectuer leur cueillette dans le goudron ! - La place d'Armes c'est la savane , l'herbe à éléphants en souvenir de nos Anciens......une chose est sûre , le Père Noël de nos enfants ne reconnaîtrait pas son aire de poser !  Là au milieu ....attention.....le mât des couleurs gît sur le sol......tout seul et rouillé malgré les nombreuses couches de peinture blanche.....une par cérémonie ! cela fait combien d'épaisseur ?  

   

  

   

  Cliché de gauche, Le foyer, témoin de tant d'heures de joies des parachutistes , là , ils se retrouvaient pour la chocolatine du matin , le café du midi , pour terminer par la canette avant l'appel du soir et l'extinction des feux ! Rendons hommage au casernement , car les ouvrages en galets du Gave voisin ont bien résisté aux intempéries et aux.......voleurs de mobiliers ! Cliché de droite, Chez le "coiffeur"....quel salon de coiffure a eu une telle activité ? ......les incorporations 250 coupes en 03 jours à deux !......40 coupes jour ! ..... moins de 10 minutes pour chaque tête civile.....chevelue ! le coiffeur "officiel" n'a jamais connu le chômage au camp d'Idron !... et il y avait les coiffeurs des compagnies en renfort !  

   

  Il ne reste aucune indication , aucun repère , mais les yeux fermés ou presque je me suis laissé guider par les souvenirs .............quoi ? des survivants ? ......leur insigne est toujours là ! et en parfait état ! avec sa devise normal ! ....J'y suis !....J'y reste ! A croire qu'un vétéran vient l'entretenir régulièrement - Les garages.....en position "Mob".....les portes ne demandent qu'à s'ouvrir , eux par contre sont dans un parfait état de conservation. Il est vrai qu'il y a 20 ans ils étaient neufs.  

   

 L'infirmerie......aucun parachutiste ne peut oublier les séances de vaccinations TABDT du samedi matin......les vestiges ouverts à tous les vents ne sentent plus l'éther !.....le local à béquilles est vide....Merci à elles ...pour les services rendus !  

   

   - Je pourrais ainsi poursuivre mes commentaires et ma visite en images....... Ah , je n'ai pas oublié la chapelle , la vraie ! avec une pensée pour le Père Jean Iriart qui , ici même baptisait ma fille Stéphanie le 20 avril 1973. - La Table Sainte de "Choc" , ramenée du camp de Caylus est toujours là ! ...bien trop lourde pour être volée ! elle se trouve maintenant devant l'ancien Mess des Officiers du Camp, qui est toujours debout et elle attend  une nouvelle affectation..... (En novembre 2020 elle n'y est plus)  

   

 Je vous quitte par la barrière ouest....sans me retourner , en pensant à ces mots de G . de Lévis " le passé est soldé , le présent vous échappe , soyez a l'avenir . " - Bientôt 26 ans que ces rosiers résistent dans cette " jungle " et fleurissent seuls , couleur " sang " .....à croire qu'ils avaient reçu des ordres.... avant notre départ ! 

         Et si c'était l' Archange Saint-Michel qui veille aussi sur eux pour le souvenir de TOUS les " passagers " du camp d'Idron !

 NDLR : Aujourd'hui, 03 novembre 2020, il ne reste plus rien de tout cela, le camp d'Idron a été entièrement rasé en 2006 / 2007. Pire, en 2019 la Mairie d'Idron, propriétaire des terrains de l'ex camp l'a débaptisé en lui donnant le nom de " domaine Paul Ducournau " Nom d'un général Béarnais sans réel rapport avec l'histoire de ce camp mythique. Comme si elle avait voulu faire table rase du passé, de notre passé.